Comment évaluer la valeur réelle de votre entreprise avant la vente ?
Vous songez à vendre votre entreprise, ou du moins à explorer cette option sérieusement ? Avant même de penser à négocier ou à publier une annonce, il y a une étape incontournable : déterminer la vraie valeur de votre entreprise. Et non, on ne parle pas ici d’un chiffre lancé au hasard ou basé sur l’émotion.
- Dans cet article, on vous explique comment évaluer la valeur d’une entreprise de manière rigoureuse, concrète, humaine et surtout utile pour un propriétaire québécois.
Que vous soyez artisan, restaurateur, dirigeant d’une PME ou entrepreneur en technologie, ce guide s’adresse à vous !
Pourquoi la valeur d’une entreprise est rarement ce qu’on pense ?
Beaucoup de propriétaires pensent que la valeur de leur entreprise correspond à ce qu’ils ont investi, au chiffre d’affaires ou, pire encore, à ce qu’ils aimeraient en tirer.
Mais voici une vérité simple (et un peu difficile à avaler parfois) : la valeur réelle d’une entreprise est ce qu’un acheteur est prêt à payer, en fonction des risques et des bénéfices perçus.
Et cette valeur est influencée par plusieurs facteurs : la rentabilité, les actifs, la clientèle, la dépendance à une seule personne (vous, souvent), la concurrence, la récurrence des revenus… C’est tout cela qu’il faut mesurer.
Exemple concret : ce qui arrive quand on vend seul
Marc, propriétaire d’un commerce de matériaux de construction en région, a décidé de vendre à un acheteur local qu’il connaissait depuis longtemps. Pas de courtier, pas de fiscaliste, pas d’avocat. L’acheteur a obtenu un financement, ils ont signé un contrat maison. Huit mois plus tard, l’entreprise faisait faillite, et Marc recevait une mise en demeure parce que certaines clauses n’avaient pas été claires.
Résultat : du stress, des coûts inattendus, et un sentiment amer.
Est-ce que ça aurait pu être évité ? Probablement. Un bon accompagnement aurait permis de clarifier les obligations, de mieux choisir l’acheteur, et de se protéger légalement.
Les 3 grandes méthodes d’évaluation de la valeur d'une d’entreprise
Pour bien évaluer la valeur d’une entreprise, on utilise généralement l’une ou une combinaison de ces trois approches reconnues :
1. L’approche par les revenus (ou méthode de capitalisation des bénéfices)
C’est la méthode la plus répandue pour les PME rentables. Elle consiste à prendre les bénéfices futurs anticipés et à les actualiser selon un certain taux de rendement (qui reflète le risque).
Exemple concret : Votre entreprise génère un bénéfice net de 100 000 $ par année. Si on estime que le taux de rendement attendu est de 20 %, la valeur théorique serait de :
Mais attention : ce calcul suppose une certaine stabilité et répétabilité des profits. Plus vos revenus sont imprévisibles, plus la valeur chute.
2. L’approche par le marché (ou méthode comparative)
Cette méthode consiste à comparer votre entreprise à d’autres entreprises similaires qui ont été vendues récemment.
Exemple : Trois boulangeries comparables dans votre région ont été vendues à un prix équivalant à 3x leur bénéfice avant impôts. Si le vôtre est de 80 000 $, vous pouvez envisager une valeur autour de :
Le problème ? Les données de ventes comparables sont rarement publiques, surtout au Québec. Il faut parfois faire appel à un évaluateur d’entreprise ou un fiscaliste qui a accès à ce type d’information.
3. L’approche par les actifs (ou méthode comptable)
Cette méthode est plus souvent utilisée pour les entreprises peu rentables ou à forte valeur tangible (immobilier, machinerie, stocks importants). Elle consiste à soustraire les dettes de la valeur des actifs.
Mais elle ignore souvent des éléments essentiels comme la clientèle fidèle, la marque ou le savoir-faire. C’est pourquoi elle donne parfois une valeur sous-estimée.
Facteurs qui influencent la valeur d’une entreprise (et que les acheteurs regardent de près)
Même si vous utilisez une méthode fiable, la valeur réelle d’une entreprise peut grimper ou baisser selon plusieurs critères qualitatifs que les acheteurs sérieux évaluent minutieusement :
Dépendance au propriétaireUne entreprise qui tourne uniquement grâce au propriétaire (ex. : un coach, un artisan, un restaurateur connu) sera moins attrayante si ce dernier quitte. Le repreneur veut une entreprise transférable.
Qualité des états financiersDes finances propres, bien tenues, avec une bonne séparation entre les dépenses personnelles et professionnelles… ça inspire confiance. Inversement, un fouillis comptable fait fuir.
Stabilité des revenusDes contrats récurrents, une clientèle fidèle, un modèle d’abonnement : tout ça rassure les acheteurs. À l’inverse, si vos revenus varient fortement d’un mois à l’autre, la valeur perçue baisse.
Marge de profitUne entreprise avec une bonne marge (ex. : 15 % à 30 %) est toujours plus attirante qu’une machine à haut volume mais faible profit.
Potentiel de croissanceMême une petite entreprise peut valoir beaucoup si elle a un fort potentiel de croissance. Par exemple, un commerce local avec un bon concept qui pourrait s’étendre en franchise.
Exemple de cas : Karine vend sa clinique d’esthétique
- Le fait que Karine est encore celle qui fait 60 % des soins = dépendance élevée.
- Les revenus sont récurrents, avec des forfaits fidélité.
- Les états financiers sont propres, mais les charges sont un peu élevées.
Erreurs fréquentes à éviter quand on évalue sa propre entreprise
Même les entrepreneurs les plus expérimentés peuvent tomber dans ces pièges :
- Surestimer l’effet émotif : « J’ai mis 20 ans de ma vie là-dedans » ne se traduit pas en dollars sur un contrat.
- Oublier les dettes : Une entreprise peut être rentable, mais très endettée. Ça fait baisser sa valeur nette.
- Négliger le rôle de l’acheteur : La valeur perçue dépend aussi du type d’acheteur (individuel, compétiteur, investisseur…).
- Faire une évaluation sur un coin de table sans accompagnement d’un professionnel.
À qui faire appel pour évaluer la valeur d’une entreprise ?
Vous pouvez consulter plusieurs types de professionnels :
Fiscaliste spécialisé en vente d’entreprise
Il peut optimiser l’évaluation selon les scénarios de vente (vente d’actions vs vente d’actifs).Évaluateur agréé (CVA, CBV, EEE)
Formé pour produire des rapports d’évaluation solides.Courtier en vente d’entreprise
Il a une bonne lecture du marché, des tendances et de la valeur perçue.Comptable (CPA)
Surtout utile pour structurer les finances avant la vente.Chez Succession Entrepreneur, nos partenaires fiscalistes travaillent main dans la main avec ces intervenants pour bâtir une stratégie de relève gagnante et réaliste.
Pourquoi l’évaluation est aussi une étape de planification
Même si vous ne vendez pas demain matin, connaître la valeur actuelle de votre entreprise vous permet de :
- Déterminer combien vous pouvez en tirer à la retraite.
- Identifier les points faibles à corriger pour augmenter sa valeur.
- Commencer à planifier une relève ou une vente dans de bonnes conditions.
- Protéger ce que vous avez bâti avec des stratégies fiscales intelligentes.
Comment maximiser la valeur d'une entreprise AVANT de vendre
Voici quelques actions concrètes à poser :
- Automatiser et déléguer : rendez l’entreprise moins dépendante de vous.
- Optimiser vos marges : réduisez les dépenses inutiles, révisez vos prix.
- Améliorer votre système comptable : passez à une solution moderne, séparez les finances personnelles.
- Construire une clientèle récurrente : forfaits, abonnements, plans de fidélité.
- Documenter vos processus internes : pour faciliter la transition à un repreneur.
L’impact fiscal : un facteur souvent négligé, mais crucial
Lorsqu’on évalue la valeur d’une entreprise, il ne faut jamais perdre de vue un élément essentiel : l’impact fiscal de la vente. Ce n’est pas parce qu’un acheteur est prêt à offrir 500 000 $ que cette somme vous revient intégralement en main propre. Une partie ira à l’impôt, selon la structure de la transaction.
Au Québec, plusieurs propriétaires ignorent encore la différence entre la vente d’actifs et la vente d’actions, alors que cette distinction peut représenter des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars de différence sur le produit net que vous recevez.
C’est ici que l’intervention d’un fiscaliste spécialisé prend tout son sens. Il peut structurer la transaction de façon à maximiser votre gain net, optimiser l’utilisation des exemptions et éviter des erreurs coûteuses. Cette planification, si elle est faite dès la phase d’évaluation, peut faire une énorme différence au moment de conclure la vente.
Obtenez une consultation gratuite avec un fiscaliste et évaluez la valeur de votre entreprise
En résumé, la valeur d’une entreprise ne se résume pas à ses chiffres : elle reflète sa rentabilité, sa structure, son potentiel de croissance et sa transférabilité. Prendre le temps d’en faire une évaluation sérieuse est une décision stratégique qui peut littéralement doubler ou diviser par deux le montant que vous recevrez lors de la vente.
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